Le marché de la rencontre en Occident : une crise (plus vraiment)  silencieuse

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Un marché devenu toxique

Le marché de la rencontre amoureuse dans les pays occidentaux est devenu particulièrement toxique. La crise du célibat est aujourd’hui une réalité sociale marquée, avec pour conséquences le rejet croissant des applications de rencontre, après quelques années d’euphorie numérique, et une montée nette des tensions entre les sexes.
Ce déséquilibre est frappant : on compte environ 3,8 millions d’hommes célibataires âgés de 20 à 65 ans en France, pour environ 3,3 millions de femmes dans la même tranche d’âge.
Pourtant, ces populations n’ont plus vocation aujourd’hui à se retrouver… pour preuve, l’étude des chiffres et des forums traitant de ce souk aussi frénétique que violent qu’est devenu le marché de l’amour…

Le désenchantement des applications

Si 40 % de ces hommes sont encore inscrits sur une ou plusieurs applications de rencontre, ces plateformes sont de plus en plus critiquées, notamment par leurs utilisateurs masculins.
Jugées remplies de faux profils, de bots ou d’algorithmes opaques, ces applications semblent poursuivre un objectif moins sentimental que commercial : non pas aider les utilisateurs à rencontrer rapidement l’âme sœur, mais maximiser le temps passé sur la plateforme, créer une fidélisation déguisée… qui pérennise fatalement le célibat. Quelques échanges, de rares « matchs », un rendez-vous épisodique, puis un retour pour un nouveau forfait de six mois dans la « matrice »…

L’hypergamie accentuée par la tech

Ces applications sont aussi accusées d’alimenter — et d’exacerber — une tendance féminine observée par les études empiriques, statistiques, voire analytiques des données de ces applications : l’hypergamie. Ces plateformes donnent l’illusion d’un accès direct à des profils d’hommes exceptionnels — les fameux « Chads », répondant aux critères 666 (6 pieds, 6 abdos, 6 chiffres de revenus) —, et peuvent ainsi nourrir chez certaines femmes des attentes irréalistes ou des comportements de « zapping affectif », au détriment d’hommes plus « ordinaires » mais sincères, qui dès lors leur semblent « banals », alors qu’ils sont simplement « normaux ».

Une souffrance masculine invisible
Les données issues d’études indépendantes sont parlantes : près de 1,5 million d’hommes restent inscrits entre 2 et 4 ans en moyenne sur ces applications. Parmi eux, 50 % déclarent n’avoir rencontré aucune partenaire et n’avoir eu que deux rencontres en face à face pendant toute cette période. Deux « dates » en quatre ans, c’est en effet maigre quand on a payé 20 € par mois pendant 36 ou 48 mois…
Et pour l’autre moitié ? Le constat n’est guère plus optimiste. Si certains parviennent à entamer une relation, beaucoup témoignent de liens qu’ils jugent trop précaires, éphémères, marqués par l’instabilité et la propension des femmes à « ghoster » à la première maladresse ou au premier « chad » qui passe dans l’écran radar. Les femmes, libérées de toute pression sociale à « se caser vite », enchaînent les expériences, testent, comparent, se réservent le droit de partir sans attache. Ce « droit à l’essai » est perçu comme une liberté évidente par une partie des femmes, mais est vécu comme une blessure par de nombreux hommes d’une génération qui est la première à découvrir le rejet de masse. C’est dans ce contexte que naît, en réaction, une autre tendance polémique : le « bodycount shaming » des femmes, et l’inquiétude qui en découle dans nos institutions qui voit monter les tensions intersexes et avec elles les les comportements violents. J’en veux pour preuve le buzz qu’a fait l’audition tendue d’Alex Hitchens par la commission d’enquête parlementaire.
Condamner un phénomène n’exonère pas d’essayer d’en comprendre la genèse. Il est évident que ce rejet systémique n’aurait pas autant de poids émotionnel sur les hommes s’il ne venait après une longue période de solitude, d’invisibilité ou de misère affective.

Un cercle vicieux algorithmique

En conclusion, les applications de rencontre participent, par leur logique algorithmique, à un cercle vicieux : elles exacerbent une tendance naturelle à l’hypergamie et nourrissent le narcissisme et l’ambition délusionnelle d’une partie des femmes, concentrant l’attention sur une minorité d’hommes très visibles qui abusent de ce statut pour adopter à leur tour un comportement consumériste, et laissent sur le bord du chemin la majorité des hommes. Cela génère chez ces hommes « communs » un ressentiment croissant : vis-à-vis tout d’abord des femmes qu’ils jugent « inaccessibles », alors qu’elles sont pourtant à leurs yeux ni moins ni plus « banales » qu’eux, mais aussi vis-à-vis des plateformes, qui ont pendant longtemps dissimulé un déséquilibre structurel entre le nombre d’inscrits masculins et féminins, mais aussi eu recours à des subterfuges divers (bots, faux profils, hôtesses rémunérées…) pour tirer tout ce qu’elles pouvaient de leurs clients masculins vaches à lait…
Tout cela a, à force, un impact réel sur la santé mentale de nombreux utilisateurs. Certains parlent aujourd’hui d’une forme de « masochisme digital » : une recherche vaine de validation qui ronge petit à petit l’estime de soi.

 

Une alternative : élargir l’horizon


Face au desespoir ou à la tentation incel, il existe pourtant une alternative. Pour éviter la tentation du repli, du ressentiment ou du renoncement que symbolise l’émergence du phénomène Incel il faut sortir de cet écosystème toxique en prenant de la distance avec le monde digital d’abord, mais aussi en ouvrant son horizon sur le plan géographique.

Il faut bien se rendre à l’évidence : le fossé est peut-être trop grand entre beaucoup d’hommes et de femmes vivant aujourd’hui sur un même espace.  La fracture est là, pour cette génération là du moins, jusqu’à ce que certaines évolutions de mentalités rapprochent peut être à nouveau les deux « camps » qui coexistent dans le même espace. En attendant chacun sa route, ses préférences et ses attentes. Chacun sa quête du partenaire qu’il lui faut. La quête de l’homme 2.0 arrivé au terme de son processus de « déconstruction » pour les « femmes dites modernes » ; et de l’autre côté, pour beaucoup d’hommes délaissés par leurs concitoyennes,  celle d’une partenaire qui se satisfera d’un homme pas vraiment déconstruit, loin d’être parfait et juste non dysfonctionnel, un partenaire qui lui assurera juste une vie plus sûre et plus paisible que ce qu’elle a connu sans lui.

Vouloir changer l’autre ou attendre qu’il change pour correspondre à son idéal, espérer que les aspirations profondes de tous les hommes collent à celles des femmes 2.0 est un leurre.
L’alternative provisoire, c’est donc de passer par la recherche d’une partenaire culturellement plus compatible, bien que socialement ou géographiquement plus éloignée. Parfois, il faut regarder plus loin pour trouver quelqu’un de plus proche de nous.
Dans certains pays, on trouve des femmes éduquées, respectueuses, animées d’intentions sincères, qui ne correspondent ni aux caricatures occidentales victimaires, ni aux fantasmes exotiques. Nombre d’entre elles sont d’ailleurs, à leur manière, confrontées elles aussi à une forme de rejet, mais pour des raisons culturelles très différentes : stigmatisation du divorce, pression familiale, stigmatisation de l’âge (>30), ou encore exclusion des circuits traditionnels de séduction pour une mentalité jugée trop « moderne » ou « occidentalisée ».

Elle ne rêvent pas de la lune, ou d’un partenaire déconstruit mais d’un partenaire juste normal qui les acceptent comme elles sont elles aussi et qui partagent une aspiration à une vie juste paisible bâtie autour d’un partenariat stable.
C’est de cette double marginalisation silencieuse — celle d’hommes occidentaux déçus par un marché hyper sélectif, et celle de femmes de pays tiers issues de sociétés aux normes plus proches de celles qu’on connu nos grands-parents — qu’est née l’idée de revenir aux agences matrimoniales à l’ancienne, ou à des solutions alternatives de mise en relation comme, par exemple, Tim Tam Connect, au Vietnam. Comme d’autres initiatives ailleurs dans le monde, elle vise à connecter des individus sincères qui ne se croiseraient jamais autrement, car hors des sentiers battus et anxiogènes des grandes plateformes de rencontre.


Non, pour trouver une issue positive, pérenne et saine à son célibat, il ne suffit pas non plus de prendre un billet d’avion, de s’accouder au comptoir d’un bar d’un quartier chaud, et de brandir son passeport aux « habituées » des lieux, revêtues de leur robe la plus  affriolante… C’est ce que voudraient vous faire croire les nouveaux gourous masculinistes surfant sur le désarroi des célibataires.  Rencontrer la bonne personne à l’étranger demande plus que cela : il faut chercher au bon endroit, avec les bonnes méthodes, et parfois avec le bon accompagnement, surtout dans des pays où l’intermédiation est socialement acceptée et généralisée.

Thierry, fondateur de Tim Tam Connect, 09 juillet 2025

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